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LA HURONNE

— Un papier ?

— Oui. C’est demain dimanche et on ne travaille pas. J’aurai tout le temps de te le faire voir… Tu sais lire, tu en comprendras toute l’importance et tu pourras reprendre ton médaillon.

— As-tu gardé aussi ma petite médaille de la Sainte Vierge ? Je la tenais bien serrée le soir de la tempête.

Le Bourru chercha dans le fond de sa poche et sortit fièrement la médaille demandée…

— Merci, mon vieux Martin, dit Marc. Comme tu as été bon d’avoir ainsi soin de moi !

— Tiens ! Je n’ai rien fait ! Mais toi ! Recevoir une balle à ma place ! Tu as été brave !

— Je n’étais pas brave, Martin, j’avais une peur atroce ! Mais toi, tu étais blessé, la tête encore couverte de bandages… quand j’ai vu le gros blond te viser, je me suis jeté devant toi… mais je ne savais pas s’il tirerait… Je n’ai pas pensé…

— C’est égal, tu as toujours pensé assez pour sauver ma vieille peau ! Mais tu vas voir ! Martin sait se taire, mais le moment venu, il sait parler !

Marc ne comprenait pas la portée des paroles du matelot…

Il voulait lui demander une explication mais à ce moment le bébé se mit à pleurer… La maman était dehors… Marc s’approcha du berceau et regarda le beau poupon qui agitait ses petits pieds et ses bras potelés et criait à pleins poumons !