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PAUVRE MARTIN

— Avez-vous vu cela, vous Sergent ? dit Marc.

— Oui, une fois. Je t’avoue, quoique soldat, je n’ai jamais vu tant d’endurance !

— Je ne pourrais pas voir une chose semblable, dit la fermière, j’en serais malade !

— Je crois bien ! Les femmes indiennes assistent à ces fêtes cruelles, mais ces barbares ne sont pas comme nous !

— Pour gagner le Canada, Sergent, dit Marc, il faut passer par leur pays ?

— Oui, quoique nous soyions peu éloignés de la frontière. On ne passe pas dans leurs villages, cependant.

— En connaissez-vous pour leur parler ?

— Certainement, plusieurs ; ainsi il y a Adistogué, vendeur de fourrures, dont l’ancêtre a donné son nom à la tribu des Adistoguez ; c’est lui, qui, en parlant du gouverneur de Philadelphie l’appelle toujours Assarégoha (le Grand Sabre) ; il y a encore Tarouteskaby, descendant du chef des cinq nations et comme son ancêtre, un grand parleur !

— Vous les comprenez donc ?

— Oui, quelques-uns… mais il y a plusieurs langues indiennes… cependant plusieurs Indiens parlent et comprennent l’anglais.

La conversation du sergent intéressait beaucoup Marc et ils devinrent vite bons amis.

Martin restait souvent seul. Il ne comprenait pas