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LA HURONNE

— Non, c’est un tout petit fort, mais précieux à l’armée… allons… je ne dois pas en dire plus long… mais je ne serai pas très très loin, et si ça ne chauffe pas trop, je viendrai passer une journée à la ferme en mars.

Il serra sa femme dans ses bras, embrassa plusieurs fois sa belle petite Rosie et serra la main de son beau-père.

Marc l’accompagna jusqu’aux confins de la route.

— Adieu, sergent, revenez bientôt !

— Adieu, mon boy ! Sois bon pour ceux que je laisse !

— Oui, sergent, c’est promis.

Et Jim, saluant de la main s’éloigna rapidement, tandis que Marc reprenait le chemin de la ferme.

Le capitaine Milnes fut averti de la mort de Martin et il envoya un message à Mistress Gray, lui disant que si Marc désirait beaucoup rejoindre ses compatriotes, vu son jeune âge (quatorze ans) il serait libre de passer en Canada et que le sergent Gray était autorisé à lui faire passer la frontière si la chose pouvait se faire sans danger.

La jeune femme ne parla pas de ce message au petit Français et celui-ci, fidèle à la parole donnée à Jim, devenait de plus en plus utile dans la maison et au dehors. Il soignait les bêtes, entrait le bois, apportait l’eau, pelletait la neige, avait soin de Rosie, enfin se rendait utile en toutes circonstances et mettait de la gaieté dans cette ferme isolée dont le chef était à la guerre.