XII
APRÈS L’EXPLOSION
ES détonations cessèrent peu à peu. Il était
environ six heures du soir… Le fort n’était plus
qu’un informe amas fumant… À moins d’une lieue
de distance les militaires étaient campés…
— A-t-on retrouvé le corps du Capitaine Shirley ? demanda monsieur de Léry, le jeune commandant du détachement français qui venait de s’emparer du fort Bull et de le détruire.
— Non, mon Commandant, l’explosion du magasin a tout détruit.
— Nous avons pourtant jeté dans la rivière plus de deux cents barils de poudre ! dit monsieur de Léry.
— Oui, mon Commandant, fit le soldat, mais il a dû en rester une assez grande quantité si on en juge par la force des détonations… Il y a aussi les grenades éparpillées un peu partout par l’explosion et qui éclatent quand on s’y attend le moins !
— Les autres sont-ils de retour ?
— Il y a encore monsieur de Montigny et quatre soldats qui cherchent s’il reste quelque chose dans les ruines.
— Bien, dit le commandant, qu’on m’avertisse dès qu’ils reviendront !
Autour des ruines fumantes, des soldats circulaient avec précaution… De temps à autre, une légère