Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/105

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— Sergent, cria-t-il à Duperrier, voyez donc ces démons !

Un détachement de l’armée française fut envoyé immédiatement pour arrêter ces horreurs, mais les sauvages hurlant leurs cris de massacre, se ruèrent vers le camp retranché où s’étaient réfugiés les occupants du fort depuis le début du siège. Daniel et Duperrier firent partie du détachement de secours.

On réussit enfin à maîtriser les indigènes et à leur faire quitter la place.

— Quand les Anglais doivent-ils partir ? demanda La Flèche.

— Avant le jour, je crois, dit le sergent, à cause des Indiens.

Toute la nuit on fit la garde. Le jeune tambour frissonnait sous sa capote, dans la fraîcheur du soir… Ce n’était ni le froid, ni la crainte qui l’énervaient, mais l’horreur ! Il était déçu ! Il avait cru à la loyauté des Indiens, mais voilà qu’il se prenait à les haïr ! Et dans son jeune cœur si droit et si croyant il fit une prière mentale : « Oh Dieu si bon, si miséricordieux, ne laissez pas ainsi salir notre victoire ! »