Page:Maxine - Le tambour du régiment, 1935.djvu/106

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La nuit se passa sans départ ; les Anglais hésitant à partir à la noirceur par crainte des sauvages ; l’évacuation du fort eut lieu de grand matin… ils sortirent : des femmes, des enfants, des soldats, des officiers… Le détachement les accompagna formant la garde… mais rendus à une certaine distance, les Indiens surgirent de nouveau ; ils avaient trouvé de la boisson dans le fort et après l’avoir bue, ce n’était plus des êtres humains mais des monstres déchaînés. Au milieu des cris de détresse, de colère et d’épouvante des attaqués, ils arrachèrent d’abord les armes des soldats, puis s’emparèrent des femmes, des enfants et aussi des hommes désarmés, les tuant ou les faisant prisonniers malgré les efforts héroïques des Français pour les arrêter !

Daniel, horrifié, se lançait d’un côté, puis d’un autre, ici sauvant un enfant qu’un Indien voulait emporter, là frappant un autre barbare qui s’attaquait à un soldat… chacun faisait de même ; mais la terreur s’était emparée des attaqués et plusieurs s’enfuirent dans les bois.

Tout à coup, La Flèche entendit derrière lui une voix enfantine qui criait : Help ! help !