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LE TAMBOUR DU RÉGIMENT

— Tu voudrais être soldat ? Quel âge as-tu ?

— Quinze ans, monsieur.

— Tu as tes parents ?

— Non, monsieur, je suis orphelin.

— Que faisait ton père ?

— Coureur de bois, monsieur.

— Hum… aimerais-tu venir avec moi jusqu’à Québec ?

— J’en serais ravi, mais le père Sonon ne voudra pas. Pas même jusqu’au Château !

— Je vais arranger ça, fit l’étranger, se disant que ce gamin intelligent, à la repartie si prête et si alerte, pourrait sans doute lui donner des renseignements ; comme l’habitant arrivait avec sa vieille calèche attelée d’un cheval pommelé, il s’installa au fond de la voiture et s’écria :

— En place, La Flèche ! Tu viens avec nous !

— Excusez, m’sieur l’militaire, fit l’habitant s’installant à son tour sur la petite banquette de l’avant, l’gars n’est pas gréé pour s’promener en voiture, avec ses pieds nus et ses vieilles hardes !

— Qu’importe ! Il est bien ainsi et je l’amène !