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MOMENT DE VERTIGE

solde des dettes, mais rien ne resta pour les enfants du docteur Beauvais. Marthe ne demanda pas de détails. Le nom de l’acquéreur qu’elle lut dans l’acte de vente ne lui disait rien.

Le village de Bellerive parut clair et riant aux yeux de la fille du médecin lorsqu’elle le revit ainsi après deux ans d’absence. Quand l’auto passa devant le vieux home de son enfance elle regarda, étonnée, le cœur gros… La maison semblait fermée, mais la propriété entretenue, en bon ordre… rien n’y paraissait changé…

— Qui reste là maintenant ? questionna-t-elle.

— Personne, dit le chauffeur sans se retourner, c’est barré !

L’auto traversa le pont et s’arrêta bientôt. Ti-Jos reçut avec un sourire content les pièces que lui tendait Marthe et lui indiqua une petite maison à deux pas.

Marthe frappa et entra. Une femme pâle et maigre, à cheveux gris lissés en bandeaux, se berçait doucement dans une grande chaise près d’un ancien poële à deux ponts qui chauffait la pièce.

Elle leva les yeux… Marthe la regarda et sourit…

— Jour du ciel ! Si c’est pas mam’zelle Marthe, c’t’enfant, que j’su’s donc contente d’là voir ! s’écria Marcelline tout d’une haleine, tandis que Marthe se jetait dans ses bras et l’embrassait avec affection. — Otez vite vot’  chapeau, continua-t-