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MOMENT DE VERTIGE

elle, que j’vous voye comme y faut ! — et comme Marthe se décoiffait : — Ben, ma foé, que vous v’la belle à demeure !

— Et toi, Nini, es-tu mieux, toujours ?

— Oui, j’su’s mieux, mais pas forte à plein. J’ai été près d’avoir une pomonie, mais l’docteur m’a ben soignée !

— Noël ?

— Oui. Y sait-y vot’arrivée ?

— Non, personne ne le sait. Je m’ennuyais de toi et je voulais te voir ! dit Marthe, ne voulant pas l’effrayer en lui parlant de la lettre du curé ?

— M’sieur Jacques est pas venu ?

— Non. Jacques, tu sais, est dans une banque. Il n’est plus à Montréal. Il est loin d’ici, à une place appelée Rexville.

— J’m r’mets à c’t’heure, l’docteur m’a dit qu’y avait lu ça su une lett’. Mais vous devez et’e fatiguée de vot’ voyage ?

— Un peu… est-ce que tu pourrais me garder ici pour une nuit ?

— C’est pas ben riche mais j’ai une p’tite chamb’e prop’e, si vous trouvez que ça peut faire ? C’est pas beau comme cheu vous ni « swell » comme à Mo’tréal ! V’nez voir !

Elle se leva lentement et ouvrit une porte. Marthe vit une petite chambre avec une couchette en bois recouverte d’un couvre-pieds à carreaux de couleurs diverses, une chaise de paille, et un petit