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MOMENT DE VERTIGE

et plus tard pendant ses vacances elle y entrait souvent. Elle se revoyait avec son père, à la messe du dimanche, le docteur droit, correct et priant sans ostentation… Quels catholiques ils furent toujours lui et sa mère ! Jacques restait croyant comme eux et quelle sauvegarde pour lui ! Dans le groupe d’amis qu’elle fréquentait, elle ne retrouvait pas cette foi, quoique la plupart fussent des catholiques. Irène seule lui semblait très sincère dans ses convictions religieuses.

Lorsque la jeune fille sortit de l’église, sa prière ou plutôt son ressouvenir du passé la remuait profondément… En esprit, elle revoyait les chers disparus guidant ses pas d’enfant vers ce même sanctuaire et s’agenouillant auprès d’elle pour prier…

Marthe arrêta ensuite au presbytère où le curé lui fit un accueil affectueux et paternel. Il voulut la retenir à souper, mais elle craignait de blesser Marcelline qui l’attendait.

— Je l’ai trouvée bien vieillie et très faible ! dit-elle au curé.

— Oui, la pauvre ! Noël la trouve malade ! Parlant de Noël, l’avez-vous vu ?

— Non, pas encore… monsieur le curé, puis-je lui téléphoner ?

— Sans doute ! Ici, tiens, dans le passage… je vais l’appeler ! « Allô… le docteur Lefranc est-il là ?… Oui… S’il vous plait… » Parlez-lui, le voici ! dit-il à Marthe en lui donnant l’acoustique.