dans sa profession au foyer même de la science, à Paris.
La mort de ses parents survenue récemment à peu de semaines d’intervalle, plongea le jeune homme dans le chagrin et l’incertitude. La terre paternelle dont il venait d’hériter, allait-il l’abandonner, la vendre ? Ou fallait-il la garder, la cultiver et abandonner sa profession ?
Il confia ses inquiétudes au docteur Beauvais et lui demanda conseil.
— Désires-tu devenir cultivateur, Noël ou rester médecin ?
— J’aime la terre paternelle et mon père m’a toujours demandé de ne pas la vendre… mais ma profession ! C’est le rêve, l’ambition de ma vie !
— Alors, dit le docteur, pour conserver les deux, voici ce que je te conseille : donne la terre à loyer pour quelque temps et pratique ta profession. Plus tard tu te marieras et tu y établiras peut-être un de tes fils !… En attendant, si tu veux entrer à mon bureau, la clientèle est nombreuse et je te prendrai avec moi. Qu’en dis-tu ?
— Ce que j’en dis, docteur ? C’est que vous êtes un sage et un ami !
— Vois-tu, Noël, reprit le docteur, ton brave homme de père représentait le type parfait du cultivateur canadien. Il en incarnait à mes yeux toutes les qualités solides et toute la grandeur inconsciente. J’eus toujours pour lui de l’estime