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MOMENT DE VERTIGE

— Alors, viens ! Je prends la Ford. Ce n’est pas la belle machine de nos visiteurs, mais pour nos chemins et ma bourse, c’est plus pratique !

Madame Beauvais prit congé des amis de Marthe et partit avec son mari.

— Que ta mère est donc belle ! dit Irène, et comme elle a l’air jeune !

— Oui, n’est-ce pas ? dit Jacques qui avait entendu la remarque ; maman est toujours jeune ! Elle et papa, vous savez, ce sont encore des amoureux !

— C’est probablement unique au pays, dit Daniel Defoye en riant, ça n’existe plus des ménages comme celui-là !

— Mais, vous, les fiancés, dit Marthe, n’êtes-vous pas supposés rester des amoureux ?

— Nous, Marthe, dit Irène, nous sommes de notre temps… des prosaïques ! Pas de chimères romanesques pour nous (du moins en apparence, lui souffla-t-elle tout bas) des fiancés bien modernes, qui feront un ménage moderne, gai, indépendant et avec une bonne marge de liberté mutuelle !

— Alors, dit Noël, en riant, l’Église ne fait plus jurer fidélité et obéissance ?…

— L’Église, mon ami, n’a rien changé à son rite, dit Jacques. Ce sont les femmes qui ont changé ça !

— Écoutez-moi ce gamin qui critique les femmes ! s’écria Marthe au milieu du rire général.