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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/26

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MOMENT DE VERTIGE

— Vous, Claire, dit Jacques à la fillette, allez-vous vous marier comme votre sœur ?

— Moi, dit Claire, avec assurance, quand j’aurai vingt ans ou plus, je prendrai un mari millionnaire, qui aura des autos, des chevaux de course, un yacht et un avion !

— Bravo, Claire ! fit André. Voilà de beaux projets ! Mais supposons que vous deveniez amoureuse d’un homme qui ne serait pas riche ?

— Je ne l’aimerai pas autant que mon millionnaire ! insista la jeune fille.

À ce moment on perçut le bruit de petits pieds foulant le sable de l’avenue et trois enfants portant de petites chaudières s’arrêtèrent devant la maison.

— Des fraises ! s’écria Claire.

— Venez nous les montrer, dit Marthe aux enfants. Ceux-ci, un peu gênés s’approchèrent, et chacun put admirer les belles petites fraises rouges et succulentes qui remplissaient les chaudières.

— Quand les avez-vous cueillies, demanda Marthe à la plus grande des deux fillettes.

— À matin… dans le terrain neu, chez nous.

— Je croyais le temps des fraises passé ?

La petite porta un doigt à sa bouche et ne répondit pas, mais le petit garçon reprit :

— C’est tard, mais c’est à cause qui z’ont commencé passé la Saint-Pierre !