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Page:Maxine - Moment de vertige, 1931.djvu/58

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MOMENT DE VERTIGE

peu vulgaires, toutes cependant se montraient très compétentes pour leur emploi. Les hommes, sauf un ou deux, paraissaient polis et complaisants.

Marthe, très polie avec eux tous, se tenait cependant à l’écart.

Elle gardait maintenant parce qu’il le fallait, cet emploi qui lui donnait le moyen de vivre, mais quelle lutte continuelle ! Quelle souffrance morale quotidienne pour cette nature délicate, fière et raffinée.

Cependant, l’heure des affaires passées, elle retournait à sa chambre, joyeuse, un peu lasse, mais avec la perspective de bonnes heures à passer dans le groupe mondain où on la réclamait toujours, surtout chez Irène et Daniel Defoye dont le mariage avait eu lieu peu de temps après la mort du docteur Beauvais.

Songeant au passé, à ses premiers six mois à Montréal, à ses luttes contre le découragement, Marthe ouvrit un tiroir et en sortit un cahier sur la couverture duquel on lisait : « Journal d’une Sténo » et dans l’espérance de faire venir le sommeil, elle se mit à lire…