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MOMENT DE VERTIGE

en état d’empêcher Marthe de travailler, mais quand j’aurai de l’argent… d’ailleurs l’abbé Sylvestre a dit de bonnes choses de monsieur Lafleur, « une écorce rude, m’a-t-il écrit, mais une nature droite et juste et je crois, un bon cœur. »

— Espérons-le, dit tante, puis elle s’intéressa à notre installation à la pension Martin.

— Je n’ai pas voulu dire à tante Beauvais combien le patron est impatient et même colère ! dis-je à Jacques en revenant. Je l’ai vu irrité contre une des sténos, il ne semblait pas ménager ses paroles !

— Ne t’expose pas à l’irriter, dit Jacques. S’il te traite mal j’irai le dévisager !

Vendredi le 24. — Une lettre de Noël m’annonce son arrivée pour ce soir. Il s’embarque demain sur l’Ausonia, ligne Cunard et s’en va directement en France ! Quel veinard ! Je voyagerai un jour, moi aussi, quand j’épouserai mon millionnaire !

Samedi le 25. — J’ai le cœur triste… En revoyant hier la bonne et franche figure de mon ami d’enfance, tout le passé avec son deuil si récent m’est revenu, et les larmes m’ont aveuglée !

Jacques et moi l’avons reçu dans un petit boudoir du second étage, inoccupé dans le moment.

Noël nous a donné des nouvelles de notre fidèle Marcelline, installée depuis un mois dans une petite maison avec un jardinet qu’elle a louée pour très peu de chose.

— Elle a des économies, nous dit Noël, et elle se