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MOMENT DE VERTIGE
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— Rester ? Mais je crois bien que vous allez rester ! J’ai faim et soif d’entendre parler de chez nous ! Dites, Noël, la maison… le notaire n’a pas réussi ?

— Pas encore, dit-il, mais il m’a parlé d’un certain m…

— Je ne veux pas savoir son nom, dis-je, ça me ferait trop mal ! Notre chère maison !

— Cependant, dit Noël, vous ne voudriez pas y vivre !

— Ce qui n’empêche pas que j’y suis restée attachée… Cette maison, c’est maman… c’est mon père… c’est mon enfance heureuse !

— Oui, je sais… mais parlez-moi de vos circonstances actuelles. Vos lettres sont si brèves… pas de détails… et j’en voudrais tant et tant !

— C’est qu’il n’y a rien de bien drôle à vous en dire, mon ami, la vie d’une sténo dans un grand bureau, c’est tout ce qu’il y a de moins folichon ! Ça parait très chic, très crâne en perspective… en réalité, c’est terre à terre, énervant et, quand on a été gâtée comme moi… un peu dur !

— Vous trouvez ce travail bien fatigant ?

— Pas tant le travail, que le contact journalier avec tout espèce de gens, les froissements continuels et imprévus, le fait d’être tenue de s’enregistrer à l’heure de l’arrivée et du départ, la nécessité du chèque hebdomadaire, la promiscuité inévitable