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LES PIRATES
de
LA MER ROUGE


I

une aventure en tunisie


« Est-il possible, Sidi, que tu veuilles rester toute ta vie un giaour, un infidèle, plus méprisable qu’un chien, plus répugnant qu’un rat, lequel ne se nourrit que de pourriture !

— Oui.

— Effendi, je hais les incroyants, je me réjouis de penser qu’après leur mort ils iront dans la Djehanna, où loge le diable ; mais toi, Sidi, je voudrais te sauver de l’éternelle damnation qui t’attend. Tu es si bon, si différent des autres sidis que j’ai servis ! Écoute, je te convertirai malgré toi, tu verras ! »

Ainsi parlait Halef, mon domestique, le guide intelligent et fidèle avec lequel je venais de gravir les pointes escarpées du Djébel (montagne) Aurès, de descendre les flancs du Dra (colline) el Haouna pour arriver, en traversant le mont Tarfaoui, aux stations de Seddada, de Kris et de Dagache, puis près de là prendre le chemin qui conduit à Fetnassa par le fameux chott el Djerid.

Halef était un garçon fort original, si petit qu’il eût facilement