dans notre Bible : or Dieu est de toute éternité, tout est à découvert devant ses yeux ; il a posé les fondements de la terre, et les cieux sont l’ouvrage de ses mains. »
— Oui, votre Kitab (livre) est bon, mais votre croyance fausse.
— Tu te trompes, ainsi s’exprime le Coran : « La justice ne consiste pas à tourner son visage vers le levant ou le couchant pour prier, mais il est juste, celui qui croit en Dieu, au jugement dernier, aux anges, aux Écritures, aux prophètes ; celui qui, suivant ses moyens, exerce la charité envers lés voyageurs, les étrangers, les orphelins, les pèlerins elles pauvres, envers tous ceux qui l’en prient ; qui délivre le prisonnier, qui est fidèle à la prière, qui ne commet point de fraude dans les contrats, qui supporte patiemment le besoin et le malheur ; celui-là est vraiment juste et sert Dieu dans la perfection de son cœur. » Nos saints livres nous enseignent la même chose lorsqu’ils nous disent : « Aimez le prochain comme vous-mêmes, » Donc notre loi ressemble & la tienne dans ses meilleurs préceptes.
— Vous avez tiré ces bonnes choses du Coran pour les mettre dans le Kitab ?
— Comment aurions-nous pu le faire ? notre livre est, en partie, de plusieurs milliers d’années antérieur au Coran !
— Tu es un Effendi, et un Effendi doit toujours trouver des preuves à ce qu’il avance, quand même il n’y en aurait point. D’où viens-tu ?
— Du pays de Guipt (Egypte), là-bas, à l’ouest.
— Où veux-tu aller ?
— A Tor.
— Puis après ?
— Après, au monastyr (monastère), sur le mont Sinaï.
— Il te faut traverser l’eau.
— Oui ; où me conduirait ton navire ?
— Là où tu désires ; à Tor, j’y vais.
— Alors tu consens à m’emmener ?
— Si tu payes bien et si tu t’arranges de manière que nous ne devenions point impurs en ta compagnie.
— Sois tranquille ; combien demandes-tu ?
— Pour vous quatre avec les chameaux ?
— Non, pour moi et Halef, mon serviteur. Les Bédouins vont s’en retourner avec leurs bêtes.