Aller au contenu

Page:May - Les Pirates de la Mer Rouge, 1891.djvu/289

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
287
une bataille au désert


l’atteignis et le dépassai même avant la chute du jour. Je devais me rapprocher beaucoup du campement ami, mais je voulais ménager mon cheval.

Le lendemain seulement, après midi, j’aperçus les premiers troupeaux des Haddedîn.

Je pris le galop et traversai le camp, sans m’inquiéter des cris de joie qui m’accueillaient de tous côtés. Le cheikh, attiré par ces exclamations, parut devant sa tente ; j’allai droit à lui.

« Hamdou illah ! s’écria-t-il, te voilà de retour ! Comment ton voyage s’est-il passé ?

— Bien !

— Sais-tu quelque chose ?

— Oui, tout !

— Quoi donc ?

— Fais appeler les anciens, je vous mettrai au courant. »

En ce moment il remarqua la peau du lion.

« Merveille divine ! reprit-il, un lion ! Qui t’a donné cette peau ?

— Je l’ai moi-même retirée à son propriétaire.

— A lui ! au seigneur du désert ! Combien étiez-vous de chasseurs ?

— J’étais seul.

— Allah soit avec toi ! ta mémoire se perd.

— Non, j’étais seul, te dis-je.

— Où ?

— Près du camp des Abou Hamed.

— Ils t’avaient pris ?

— Oui ; mais, tu le vois, ils m’ont laissé partir.

— As-tu vu Zédar ben Houli ?

— Oui.

— Oh ! raconte…

— Pas tout de suite, il me faudrait recommencer trop de fois ; convoque tes gens, vous entendrez des choses intéressantes. »

Le chef s’éloigna ; j’allais entrer dans la tente, lorsque mon Anglais accourut à toutes jambes.

« J’apprends votre retour, me criait-il de loin tout essoufflé ; les avez-vous trouvés ?

— Oui, les ennemis, le champ de bataille, tout enfin !