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Page:May - Les Pirates de la Mer Rouge, 1891.djvu/318

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une bataille au désert

« Permettez-moi de me présenter moi-même, » m’écriai-je en anglais.

Le cheikh, stupéfait, s’arrêta pour demander au truchement :

« Qui est celui-ci ? un Anglais ? Mais il est vêtu comme un Arabe.

— Je suis Allemand, j’appartiens à la suite de ce personnage anglais ; nous cherchons des fowling-bulls, tout en étudiant les mœurs de ce pays.

— Que dit-il ? reprit, le chef en s’adressant au Grec.

— C’est un Nemsi.

— Les Nemsi sont-ils infidèles ?

— Ils sont chrétiens.

— Nazara ! Cet homme pourtant est hadji ; il est allé à la Mecque.

— Oui, répondis-je, je suis allé à la Mecque.

— Tu parles notre langue ?

— Oui.

— Et tu appartiens à cet Anglais ?

— Oui.

— Depuis combien de temps êtes-vous dans nos contrées ?

— Depuis quelques jours. »

Ses sourcils se froncèrent.

« Connais-tu les Haddedîn ?

— Je les connais.

— Où les as-tu rencontrés ?

— Je les connais, je suis le rafik de leur chef.

— Alors tu es perdu.

— Perdu ? Pourquoi ?

— Je te fais prisonnier, toi et ces trois Anglais.

— Quand cela ?

— Mais tout de suite !

— Tu es puissant ; Zédar ben Houli, le cheikh des Abou Hamed, est puissant aussi, et pourtant il n’a pu me retenir captif.

— Mach’Allah ! tu es l’homme au lion ?

— Oui.

— N’importe, tu m’appartiens. Je ne te laisserai point échapper.

— C’est toi qui m’appartiens. Regarde autour de toi. »