imposition annuelle. Si vos tributaires refusaient de s’exécuter, vous pourriez les menacer de…
— Oh ! nous tuerions leurs hommes ! ils le savent ! Mais il est encore une chose plus difficile que le reste, Effendi, c’est le partage du butin entre nous et nos alliés.
— Pourquoi serait-ce difficile, si vous êtes justes ? Allez chercher ensemble l’indemnité de guerre, partagez-la avant de vous séparer ; que chacun reçoive exactement ce qui lui est dû.
— Et pour le tribut ?
— N’êtes-vous pas trois alliés ? vos ennemis comptent aussi trois tribus ; partagez-vous les tributaires. Vous êtes frères et amis ; vous querellez-vous donc pour une chèvre de plus ou de moins, pour quelques paires de cornes ?
— Non, certes. Qui faut-il envoyer aux pâturages ennemis ? Combien d’hommes doivent marcher dans cette expédition ?
— A votre place, je choisirais un nombre de guerriers assez considérable pour ne redouter aucune surprise, et je leur adjoindrais un nombre trois fois moindre de prisonniers.
— Très bien. Que t’offrirons-nous, Émir ?
— Rien ; je vais m’éloigner, je ne puis emmener un troupeau ; j’ai de bonnes armes, mon cheval vaut tous leurs chevaux.
— Et aux trois hommes qui t’accompagnent ?
— Ils n’ont besoin de rien, sois-en sûr.
— N’importe, tu accepteras ce que nous le donnerons, nous voulons te remercier.
« Ta tête est moins ancienne que la nôtre, et cependant tu as su instruire nos guerriers mieux que nous ne l’aurions fait nous-mêmes ! Grâce à toi, nous sommes vainqueurs presque sans avoir versé de sang.
— Écoute, voici le remerciement que je désire : que l’on continue à bien soigner les ennemis blessés et qu’on nous aide à découvrir un endroit où il y ait beaucoup de ruines, des figures de pierre, des briques couvertes d’écritures étrangères.
« Mon compagnon souhaite vivement ces sortes d’objets. Maintenant je prie Allah d’éclairer votre esprit afin que votre conseil soit prompt et sage.
— Viens, tu assisteras à la délibération.
— Je ne pourrais dire autre chose que ce que je t’ai dit. Réfléchissez-y. »