terrestre, et dont les poètes musulmans ont tant vanté les délices.
Voici tout d’abord El-Goutah, le vallon fertile qui, sur un mille au moins d’étendue, présente une si riche profusion de verdure, d’arbres fruitiers, de fleurs magnifiques.
Huit branches du fleuve Barada arrosent de leurs eaux limpides cette contrée charmante.
Du sein de la verdure et des fleurs émerge la ville, appelée par les Arabes Ech-Châm. On dirait la réalisation des séduisants mirages qui font tant soupirer le pèlerin du désert.
À Damas, nous mettons le pied sur le domaine de l’histoire, tandis que la légende brode de ses arabesques d’argent les pages de ses antiques annales.
Vers le nord de la cité, voyez-vous le Djebel-Kassioum, sur lequel, suivant les traditions orientales, Caïn tua son frère Abel ?
Dans l’El-Gou, disent les Arabes, croissait l’arbre de la science ; sous son ombre fut commis le premier péché. À Damas même s’élève la célèbre mosquée des Ommiades. Le Christ doit s’asseoir sur le minaret de ce temple pour juger, au jour des suprêmes justices, les vivants et les morts.
Les fastes de Damas commencent avec l’origine du monde et ne finiront qu’à ses derniers jours. Nulle autre ville, répètent fièrement les fanatiques damascènes, ne peut se vanter d’une pareille gloire.
Il est certain que Damas compte au nombre des plus antiques cités de notre globe ; mais l’époque de sa fondation ne saurait être exactement déterminée : les fantaisies de l’imagination musulmane ont emmêlé l’écheveau