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À STAMBOUL

des traditions, au lieu de le débrouiller. La sainte Écriture mentionne souvent le nom de Damas, qu’on appelait aussi, dans ces temps reculés, Aram-Damach. David, qui s’en empara, la regardait comme une des plus belles perles de sa couronne. Damas tomba tour à tour sous la domination des Assyriens, des Babyloniens, des Perses, des Séleucides, des Romains, des Arabes.

Au temps de saint Paul, elle subissait le joug des Romains. « Lève-toi, va dans la rue appelée la rue Droite ; demande, dans la maison de Jude, un nommé Saul de Tarse, qui est en ce moment en prière[1], » dit le Seigneur à Ananie lorsqu’il l’envoie pour rendre la lumière au grand converti du chemin de Damas. Cette rue Droite subsiste encore ; elle conduit de Bab-el-Charki, à l’orient, à Bab-Yahia, vers l’ouest. Elle constitue l’artère principale de la ville, et se nomme Souk el-Djama.

À un quart d’heure de la ville, on voit près du cimetière chrétien une pierre plate qui marque la place où Saul, environné de clarté, entendit la voix divine lui crier : « Je suis Jésus que tu persécutes. Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon[2]. »

Tout proche de la porte orientale, belle ruine romaine à trois arcades, on montre la maison d’Ananie. On n’a pas oublié non plus l’endroit de la muraille par lequel saint Paul descendit dans une corbeille ; on le fait voir au voyageur. Il y a là, près d’une ancienne porte murée, une fenêtre qui servit, dit-on, à l’évasion de l’illustre prisonnier[3].

Souvent, très souvent même, Damas fut prise et

  1. Act. ix, 11.
  2. Act. ix, 5.
  3. Act. ix, 25.