Page:Mayeur - L’Odalisque, 1796.djvu/51

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lancolique. Enfin je dépérissais dans la langueur la plus affreuse, lorsque Zeni eut pitié de moi ; elle me procura les moyens de la voir, je saisis l’occasion avec une ardeur inexprimable, je me rendis au lieu qu’elle m’avait indiqué, j’y courus, j’y volai sur les ailes légères de l’amour. « Zulphicara, me dit-elle, vos chagrins m’ont touchée, Zeni ne veut point votre mort, son cœur n’est point insensible : mais quand je répondrais à votre passion, comment serait-il possible de cacher long-temps notre intelligence aux yeux pénétrans qui nous environnent ». Je rassurai Zeni, je bannis sa crainte, j’osai lui baiser la main, elle ne la retira point. Enhardi par cette faveur, sa bouche, son sein ne furent point à l’abri de mes téméraires entreprises. Je relevai son