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» haut des cieux à ton fidèle serviteur ta colombe sacrée, fais qu’elle le jette dans une extase divine ; écoute la voix qui t’implore : sa faiblesse a besoin du secours de ta haute puissance ».

Vaines prières, exclamations inutiles. Mahomet fut sourd à ma demande, et je restai dans un abbatement, dans une affliction plus aisée à sentir qu’à décrire. Les plus beaux lauriers échappèrent à mes mains dans le moment même où j’allais les cueillir.

Honteux, désespéré, confus, je m’éloignai de Zeni, et j’abandonnai une victoire qui m’aurait comblé de bonheur : elle reprit ses sens, et me fit des reproches tendres qui, loin de me réfroidir, animaient de plus en plus le feu dévorant de mes desirs. Je ne sus que lui répondre, et je la quittai

  
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