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un criminel proscrit par l’empereur, à qui les muets vont serrer le col avec le cordon funeste. Fatime rompit le silence : « Lâche scélérat, dit-elle, assouvis tes infames desirs avec l’indigne objet de ton amour ; mais en commettant le crime, crains le châtiment qui te menace ».

Je me jetai aux genoux de Fatime ; elle ne répondit à mes supplications que par un sourire amer, et me laissa sans force dans cette chambre fatale. J’en sortis à l’instant, et malgré la faiblesse de mes jambes, j’eus encore assez de vigueur pour quitter un lieu qui m’avait été aussi défavorable.

Nuit affreuse, horrible nuit, tu ne fus pour moi que le supplice le plus barbare ! Tes ombres loin de porter dans mon cœur le calme et