Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/105

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Souffre doncques, sans me blasmer,
Que je te laisse, car aymer
Autre que ma belle Florize
La constance me le défend,
Et son doux souvenir qui rend
Mon ame d’elle encore esprise.

Alors le berger s’en alla,
Et un torrent de pleurs coula
Des tristes yeux de la bergère
A qui l’amour fit ressentir
Ce qu’on sent quand on voit partir
La personne qui nous est chère.

Dedans les bois plus escartez
Qui ne sont d’aucun fréquentez
Il erra dès lors solitaire,
Désirant d’y treuver la mort,
Pour revoir l’astre de son sort
Dont il estoit le tributaire.

Cependant l’amoureuse ardeur
Qui consumoit le triste cœur
De la chétive Callyrée
Avec tant d’aigreur s’empiroit
Que son àme désespéroit
De sa guérison désirée.