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Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/106

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Quand, dans les bois vagabondant,
Un jour qu’en larmes se fondant
Elle appeloit l’ingrat Philandre,
Et d’un pleureux accent disoit :
– ton bel œil donc ne m’attisoit,
Sinon pour me réduire en cendre ?

Cruel, qui te pais de mes maux,
Le ciel touché de mes travaux
Assemble ses larmes aux miennes
Souspire et se plaint avec moy ;
Et toy de qui j’ay pris la loy
Tu ne m’en donnes point des tiennes.

Souffrir qu’un ingrat souvenir
Te puisse encor retenir
Aux loix de ta première flame,
N’est-ce pas faute de raison ?
Philandre, sors de ta prison
Et viens libre prendre mon ame.

Non, non, je ne demande point
Que ton cœur pour moy soit espoint
Du traict d’amour, roy de ma vie :
Mais que tu souffres seulement
Que je cherche d’allégement
En rendant ta beauté servie.