Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/114

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Quand Callyrée sous ma loy
Esvante son ingratte esmoy,
Je me sens plus dur qu’une roche,
Plus froid que l’ondeux élément,
Et moins touché de son tourment
Quand plus de moy sa plainte approche.

Amour, hé ! Change nostre sort !
A moy piteux donne la mort,
A Callyrée une autre envie.
Ainsi dit l’esploré berger,
Sans qu’il peust pourtant alléger
La douleur qui rongeoit sa vie.

Un jour qu’il s’estoit arresté
Sur le bord d’un flot argenté,
Où les plus gentilles bergères
Mirent la grace de leur front
Quand le jour s’enfuit d’un pied prompt
Poursuivy des heures légères,

Callyrée, sous un ormeau
Ombrageant ce plaisant ruisseau,
A une vieille enchanteresse
Descouvroit son amour ardent
De sa faveur seule attendant
La fin de sa noire tristesse.