Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/115

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Ceste mégère dont les yeux
Haves, bicles et chassieux
Faisoient horreur à la lumière,
Luy dit d’une baveuse voix :
– demain, ce ruisseau et ces bois
Ne te verront plus prisonnière.

– non, non, je ne désire point
De rompre le traict qui m’espoint ;
Ains, que le suject de ma peine,
Bruslant d’un feu pareil au mien,
S’enlasse d’un mesme lien
Au joug d’une semblable chaisne,

(dit Callyrée, et puis se teut).
Lors la vieille se ramenteut
De ses inventions magiques,
Et des charmes dont le pouvoir
Peut faire de l’ombreux manoir
Sortir des esprits erebiques,

Et dit que, paravant trois jours,
Philandre prompt à son secours
Finiroit la triste souffrance
De ses yeux ardemment espris,
Si pour n’estre en ses chaisnes pris,
Il ne couroit devers l’absence.

Ainsi, cest avorton d’enfer