Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/126

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Et puis esploré s’en allant
D’un pas tardif et chancelant,
S’estant enquis de sa cruelle
A un berger qui l’apperceut,
La nouvelle qu’il en receut
Luy fit une playe mortelle.

Car apprenant par son discours
Qu’ayant oublié ses amours
Elle n’aymoit rien que Philandre,
L’excès de son ressentiment
Ne permit pas plus longuement
A son oreille de l’entendre.

Tout soudain ardent de fureur
Desnoüant le lien vainqueur
Qui tenoit sa franchise estreinte,
Il alla Florize revoir,
Et oublieux de son devoir
En courroux luy fit ceste plainte :

– quoy, parjure, ne sçais-tu pas,
Qu’après le présomptif trespas
De Philandre ton adversaire,
Ton ame volontairement
S’esprit de mon embrazement
D’une mesme loy tributaire ?