Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/139

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Estant cheu, Lyridan soudain
Du fer, du pied et de la main
Le poussa vers le précipice
Pour satisfaire à sa douleur,
Croyant que ce mortel malheur
Luy rendroit Florize propice.

Mais las ! Philandre tresbuchant
Alla de sa main s’accrochant
Au pied de sa chère Florize,
Si qu’en chéant il la traîna,
Et piteusement l’amena
Dessous les ombrages d’Elize.

De pitié le soleil attaint
Cacha la clarté de son teint
Dessous les campagnes salées,
Ayant veu le funeste sort
Qui fit d’un pitoyable effort
Pleurer les monts et les valées.

Lyridan, en ce triste point,
D’un extrême regret espoint,
Poussa ceste tardive plainte :
– qu’avez-vous fait, ô dieux jaloux !
Mais que dis-je ? Ce n’est point vous
Qui m’avez sa lumière estainte.