Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/141

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Or, desjà les sombres flambeaux
Quittoient l’humide sein des eaux
Avec la déesse estoilée,
Quand la lumière de leur jour
Fut par un fol excès d’amour
Des ombres de la mort voilée.

– Palemon, quand le jour fut clos,
Ayant son cher troupeau enclos,
S’estonna de ne voir Florize ;
Toutes-fois sans craindre le sort
Qui d’un impitoyable effort
Les bon-heurs plus assurés brise,

Il s’en alla voir le sommeil.
Auparavant que le soleil
Sortist de l’onde marinière,
Florize, ayant le front terni,
Le corps sanglant, l’œil embruni
Et le teint couvert de poussière,

Luy parut disant : – si jadis,
Quand mes destins estoient ourdis
Par les douces mains de la parque,
Tu m’aymas, enterre mon corps ;
Car sans tombeau, maison des morts,
Nul n’entre en l’infernale barque.