Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/19

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Quand, lors qu’il pense estre plus seur,
Un traict luy traverse le cœur,
Qui rend sa douce vie esteinte ;
Ainsi Philandre, dans les bois,
Au plaisant avril de ses mois,
Du traict d’amour eut l’âme atteinte.

Un jour qu’il s’alloit reposant
Au bord d’un crystal qui, jazant,
Faisoit rouler son onde claire
Parmy l’esmail des prez fleureux
Où les zéphyres amoureux
Voletoient d’une aisle legère,

Il ouyt la charmeuse voix
De Florize, nymphe des bois,
Dont la douce et mignarde halene
Alloit au ciel les dieux saisir.
Soudain il fut point d’un désir
De voir ceste belle syrène.

Après qu’il eut en mainte part
Porté son curieux regard
Pour voir l’object de son envie,
Amour cet invincible roy,
Désireux d’imprimer sa loy
Sur la liberté de sa vie,