Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/20

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La luy fit voir sous un ormeau
Roüillé du vif surjon de l’eau,
Qui dans les prez s’alloit espandre,
Son visage à demy couvert
S’appuyoit sur un gazon vert,
Et son corps dessus l’herbe tendre.

Son poil nonchalamment espars,
Ses yeux armez de doux regards,
Sa face de beautez vermeilles,
Et sa voix d’accens gracieux
Le changeoient maintenant en yeux,
Tantost le rendoient en oreilles.

Espris de ce soleil nouveau,
S’en allant le long d’un ruisseau
Pour passer à l’autre rivage
Où doucement il reposoit,
Jà, Philandre se disposoit,
A lui descouvrir son servage.

Mais pendant qu’il s’acheminoit
Où amour vainqueur le trainoit,
La nymphe se fut escartée,
Si bien que son espoir deceu
Ne peut voir son désir conceu
A sa naissance souhaittée.