Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/42

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Sçachez donc, vous bois, et vous prez,
Vous, antres, et ruisseaux, qu’aprez
Que la belle nymphe Florize
Dans les bras de son cher amant
Eust gousté le contentement
Que le plus dans le monde on prise,

Lassée d’avoir combattu,
Et veu son Philandre abattu
Vainqueur et vaincu rendre l’âme,
Elle me pria d’alentir
Le chaud qui lui faisoit sentir
Le soleil et la vive flame.

Je glisse dans son sein, où las !
Tout un moment je ne fus pas
Sans aimer ses rares merveilles ;
Je volette par tout son corps
Y descouvrant les beaux thrésors
De deux colines nompareilles.

Car Amour, de ses propres mains,
Entre deux beaux piliers germains
Les avoit doucement formées :
Là, mille délices voloient
Qui d’un ardent désir brusloient
Les âmes d’amour emflammées.