Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/45

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Ainsi mourut ce petit dieu
L’honneur d’un solitaire lieu,
Et les délices d’un bocage ;
Puis, le soleil pour l’obliger,
Mesmes de sa mort se venger,
R’enflama son ardent visage.

Rayonneux de mille clartez,
Aux antres les plus escartez
Où il n’avoit porté sa veuë,
Il esclaira si ardamment
Qu’il rendit en un seul moment
La forest de frais dépourveuë.

Les oiseaux, en perdant leur voix,
Quittèrent le séjour des bois,
Et la nymphe en fut si touchée,
Qu’elle disoit : − zéphire, hélas !
Où es-tu allé ? Mon soulas,
Qui retient ton aisle attachée ?

Que ne viens-tu me secourir ?
Te plais-tu à me voir mourir.
Ha ! Volage, viens à mon aide,
Nul que toy, petit dieu des fleurs,
En ces violentes chaleurs,
Ne peut m’apporter du remède.