Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/56

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Esploré lors, il dévala,
Et par un trac ombreux alla
Devers la cause de sa flame,
D’où il vit Philandre lassé,
Des bras de la nymphe enlassé,
Emmy les plaisirs rendre l’âme.

Puis, derrière un buisson caché,
S’estant de fort près approché,
Il ouyt que son ennemie
Disoit : – doux soleil de mon cœur,
Qui pourroit, jaloux de nostre heur,
Troubler nostre paisible vie ?

Tout rit à nos ardents désirs,
Amour nous donne des plaisirs,
En leur douceur incomparables ;
Mais mon heur seroit plus parfaict
Si tes feux estoient en effect
Autant que mes flames durables.

– mon âme, luy dit le berger,
Crois-tu que je puisse changer,
Et par l’oubly des feux estaindre ?
Helas ! S’il t’aggrée en t’aymant,
Que je vive plus longuement,
Cesse, ma belle, de le craindre.