Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/55

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Mais à quoy ? Disoit-il après
Ne treuver fleur emmy les prez,
Ni flame au ciel belle à ma veuë,
Pour une si fière beauté
Que son ingratte cruauté
Par cent traits de mespris me tuë ?

Las ! En quel poinct suis-je réduit !
Je poursuis celle qui me fuit,
Et j’adore mon ennemie ?
Hé ! Quelle tyrannique loy !
Non, non, je veux rompre ma foy,
Plustost qu’en vain perdre la vie.

Toutesfois, vivons en espoir,
Possible encor pourray-je voir
Le doux subject de mon martyre ?
A mesme, dans un antre ombreux,
Il vit son soleil amoureux
Auprès de Philandre reluire.

Soudain, blessé d’un traict jaloux,
Il cheut dessus ses deux genoux,
Et puis du front donnant sur l’herbe,
Il s’escria : – ha ! Sort malin,
Pourquoy prolonges-tu ma fin
Au joug de ma chère superbe ?