Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/60

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Puis les soucieuses vapeurs
Qui s’allèrent formant des pleurs
Dont Philandre noyoit la terre,
S’exhalèrent soudain en l’air,
Et y firent estinceler
Les esclairs courriers du tonnerre.

Ces vapeurs en eau se fondans,
Et de ces tonnerres grondans
Les flammes en bas eslancées,
Firent que d’un hautain rocher
Leur esclat venant s’approcher
Rendit ses pointes renversées.

De ce roc les sourcils rompus,
Roulans à bonds interrompus
Par le rencontre de maints chesnes
Et de maints ombrageux ormeaux,
Firent que les nymphes des eaux
Se cachèrent dans leurs fontaines.

De ce prompt orage estonné
Et de peur encore entourné
Il baigna de pleurs son visage ;
Mais plus lors qu’il vit un rocher
Comme un traict descendre, et boucher
La porte à cest autre naufrage.