Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/61

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En ce lieu ombreux enfermé,
D’un cry par la plainte animé
Il accusa sa destinée,
Réclamant à secours les dieux,
Et son soleil victorieux
Qui faisoit luire sa journée.

Or, Lysis, estimant alors
Philandre une ombre entre les morts,
Fit revivre son espérance,
Et osa promettre à son cœur
La fin de son aigre langueur
Par une douce joüissance ;

Si qu’avant la fin de ce jour,
Il dit à ce soleil d’amour
Dont il esperoit son remède :
– belle cause de mon tourment,
N’auray-je point d’allégement
Au mal qui pour toy me possède

Celuy pour qui ton cœur espris
Armoit ses beaux yeux de mespris
N’est ores qu’une ombre blesmie ;
Et Amour ne possède plus
Un esprit au tombeau reclus,
Car la parque est son ennemie.