Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

– Florize, viens en ce rocher,
Luy dit-il, car de t’approcher
La puissance m’en est ostée.
La nymphe jugeant d’ou couloit
La triste voix qui l’appelloit
Y courut toute transportée.

Le voyant, elle larmoya,
Et maint souspir triste envoya
Vers luy qu’une douleur amère
Força longtemps à souspirer,
Gémir avec elle et pleurer ;
Aussi, lors, qu’eust-il sceu plus faire ?

Toutes-fois, après ces sanglots,
Il luy dit : – tu me vois enclos
Dans le tombeau, remply de vie.
Mais hélas ! Pour vivre autrement,
Le ciel, aise de mon tourment,
M’en a la puissance ravie.

Au moins, je mourray satisfaict,
Ayant reveu le cher object
Sans qui la mort m’estoit fascheuse.
– hé ! Comment voudrois-tu mourir,
Luy dit-elle, sans secourir
Mon âme pour toy langoureuse ?