Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/75

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Alors la nymphe se plaignit,
Et de ses pleurs presque estaignit
De ses yeux la flamme adorée.
Puis, allant d’un pas languissant
Dessus un tertre verdissant,
Elle s’assit toute esplorée ;

D’où contemplant les tristes bois,
Où son cher Philandre autrefois
L’avoit rendue une déesse,
Elle apperçeut près d’un ruisseau
Ombragé de maint arbrisseau
Un berger dessus l’herbe espaisse.

Soudain, son œil charmé d’amour
Le creut le soleil de son jour ;
Si bien que, pleine d’espérance,
Elle dévala un pied prompt,
Portant, dépeinte sur le front,
Une douce resjouyssance.

Mais las ! En lieu de son flambeau
Qui la deut tirer du tombeau,
Dissipant l’angoisseuse peine
Qui tristement la consumoit,
Ce fut Lyridan qui dormoit
Dessous la frescheur d’un vieux chesne.