Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/74

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Mais, jaloux, voudriez-vous pas
Donner à mon cœur le trespas
Pour finir mes peines cruelles ?
Car las ! Vous vous mocquez de moy ;
Mais, pour voir mon prince et mon roy,
Amour me prestera ses aisles.

J’iray comme un aigle volant
Vers mon soleil estincelant
Pour qui mon âme est afolée ;
Et, si vous venez contre moy,
Amour, qui nous donne la loy,
Ira conduisant ma volée

Je te verray donc, mon soucy,
Pour qui je fais sous mon sourcy
Ruisseler un fleuve de larmes,
Rien ne m’en sçauroit empescher ;
Car, Amour faict tout tresbucher
Dessus la pointe de ses armes.

Hélas ! Que si je vais tardant
De courir à mon occident,
C’est pour payer à ta mémoire
Les hommages de ton amour ;
Car sans toy la clarté du jour
M’est une ombre funeste et noire.