Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/81

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Ainsi, quand l’object amoureux
Obéyt au sort rigoureux,
Il laisse dans nostre pensée
Le souvenir de son amour,
Qui foible ne doit plus d’un jour
Retenir nostre ame enlassée.

Partant, si le roy de ton cœur
A suivy le destin vainqueur
Sous la tombe poudreuse et sombre,
N’espère plus de le revoir ;
Les larmes n’ont pas le pouvoir
De rappeler ça haut une ombre.

Il est vray, tu luy dois des pleurs
Pour le loyer de ses ardeurs,
Mais, ne les rends point éternelles.
Le ciel ne te punira point
Si ton cœur, par amour espoint,
Se brusle en des flames nouvelles.

– cela se pourroit aisément,
Si le suject de mon tourment
N’eust quant et luy trainé mon âme,
Que par amour il possédoit,
Et mon cœur la sienne gardoit
Pour asseurance de sa flame.