Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/88

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Et toy, Florize, seul object
Qui peut tenir mon cœur subject
Au joug de ta beauté divine,
Encore que ta cruauté
Desdaignant ma fidélité,
A me nuire tousjours s’obstine,

Si seras-tu dans ma prison,
Et par amour et par raison,
L’idole en mes vœux réclamée.
Mon œil ne cognoistra que toy ;
Et mon âme sous autre loy
Ne sera jamais enflamée.

Ainsi dit Lyridan espris,
Puis s’esloigna de sa cypris,
Qui captive encore de Philandre
Dès le jour qu’elle le perdit
Constante un temps se deffendit,
Puis au joug nouveau s’alla rendre,

Non toutes fois sans réclamer
Celuy qui la sceut enflamer,
Et dire d’une voix pleureuse ;
– dieux, pourquoy me deffendez-vous
D’aymer un souvenir si doux,
Que par luy seul je suis heureuse ?