Page:Maynard - Œuvres poétiques, t. 2, éd. Garrisson, 1887.djvu/92

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Un autre à cesluy-cy pareil
Vient de tesmoigner au soleil
Que peut sa pointe inévitable.
Par luy la fermeté d’un cœur
Esteignant sa première ardeur
Est devenuë ores muable.

Lors Jupin, regardant Cypris,
Dit avec un grave sous-ris :
– si ton fils, ô belle escumière,
Est ainsi que l’air inconstant,
C’est par ce qu’il va imitant
L’humeur de sa source première.

A ces paroles tous les dieux
D’un applaudissement joyeux
Remplissent la sale estoilée :
Et Venus mesme en sous-riant
Advoua que son orient
Venoit de la plaine salée.

On vit alors estinceler
Mille brillans esclairs en l’air,
Dont la nymphe en fut estonnée ;
Car l’air était pur et serain,
Mais amour dissipa soudain
Ceste crainte en son ame née.