qui ont pris place sous une autre forme dans l’œuvre complet de l’auteur, notamment dans ses livres de voyages. Mais beaucoup sont de curieuses chroniques inspirées par l’actualité ou par les nécessités d’une polémique personnelle et permettraient de restituer une figure peu connue de Maupassant journaliste.
Il nous paraît, en effet, que l’on ne peut négliger des documents de ce genre dans l’histoire d’une vie qui fut tout entière dominée par le souci des lettres. S’il est légitime, comme nous avons tenté de le faire, d’étudier la personne de Maupassant à travers son œuvre, et de ne rien dire de l’une que ce que l’autre révèle ou explique, c’est qu’il y a peu d’écrivains qui aient possédé à un si haut degré le respect et la passion de la parole écrite : le livre n’est pas le caprice d’un amateur, l’accident d’une vie désœuvrée ; il est la conscience même et la chair vive de l’écrivain. La gloire et l’argent ont pu nous apparaître un instant, à travers quelques boutades de l’auteur, à travers ses premiers accès d’impatience nerveuse, comme la fin occasionnelle de son activité littéraire ; mais ce n’est là qu’une illusion. Toutes ses déclarations sincères, toutes ses confidences protestent contre cette conception étroite de l’art. Sa vie entière appartint à l’œuvre qu’il portait en lui, qui le maîtrisait et l’entraînait impé-