Page:Maynial - La Vie et l’Œuvre de Maupassant, 1907.djvu/47

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Si loin que je me souvienne, je ne me rappelle pas avoir jamais été docile sur ce chapitre. Tout petit, les rites de la religion, la forme des cérémonies me blessaient. Je n’en voyais que le ridicule[1].

Cette déclaration semble pourtant en contradiction avec les souvenirs que Mme de Maupassant racontait sur la première communion et la confirmation de Guy[2] ; il communia, disait-elle, avec ferveur, et tira quelque vanité enfantine de l’habileté et de l’à-propos de ses réponses à l’archevêque de Rouen, qui l’interrogeait sur le catéchisme.

Quoi qu’il en soit de cette crise juvénile de mysticisme, il paraît certain qu’une irréductible incompatibilité d’humeur entre l’enfant et ses maîtres ecclésiastiques hâta sa sortie du séminaire. Il n’avait pas encore achevé sa seconde qu’il en fut impitoyablement expulsé, pour sa plus grande joie, sans doute, et dans des circonstances qu’il n’est pas inutile de rapporter.

Pour se consoler de la vie claustrale à laquelle il était condamné, le jeune Guy s’était mis à composer des vers : il noircit plusieurs cahiers de pièces de circonstance que sa mère devait retrouver un jour et conserver pieusement. Certains de ces vers ont été publiés[3]. Quelques-uns ne sont pas

  1. Hugues Le Roux, art. cit.
  2. A. Lumbroso, pp. 300-301.
  3. Cf. surtout l’article déjà cité d’A. Brisson, dans le Temps.