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léger malaise, et s’alarmait déjà de maladies imaginaires, avec cette anxiété nerveuse qui devait le poursuivre toute sa vie. Il se plaignait de sa santé à Flaubert[1], qui finit par être inquiet et pressa son ami de se laisser examiner par son médecin Fortin, simple officier de santé qu’il considérait comme très fort[2].

I

Pour vivre à Paris, Maupassant avait accepté au Ministère de la Marine[3] une place de quinze cents francs, qu’il devait échanger plus tard contre une situation plus lucrative au Ministère de l’Instruction publique. À coup sûr, il ne dut pas être un employé fort zélé : il partageait fort équitablement son temps entre les parties de canotage qui, pour lui, étaient l’essentiel, et les essais poétiques qu’il écrivait, aux heures de bureau, sur le papier de l’administration, et qu’il soumettait le dimanche à son maître Flaubert.

Et cependant ce séjour dans les Ministères devait

  1. En août 1876. Cf. Correspondance de Flaubert, tome IV, p. 240.
  2. Correspondance de Flaubert, tome IV, p. 879.
  3. Exactement : Ministère de la Marine et des Colonies, à cette époque-là.